Absence ou retard concernant les déclarations de TVA
Majorations de l’article 1728 du CGIEn cas d’absence ou de retard de production de la déclaration de TVA, les droits sont majorés de :
- 10 % en l'absence de mise en demeure de déposer la déclaration ou en cas de dépôt dans les 30 jours suivant la réception d’une mise en demeure.
- 40 % lorsque la déclaration n'a pas été déposée dans les 30 jours suivant la réception d'une mise en demeure (sur l'application de cette sanction, CE, 27 janvier 2001, n° 305291).
- 80 % en cas d'exercice d'une activité occulte.
Base de la majoration en cas d'absence ou retard de la déclaration CA 12
Lorsque le professionnel relève du régime simplifié d'imposition (acomptes / CA12), cette majoration s'applique montant des droits mis à la charge du contribuable ou résultant de la déclaration ou de l'acte déposé tardivement, lequel correspond au montant total de la TVA due au titre de la période en cause, diminué le cas échéant du montant des acomptes trimestriels versés au titre de cette même période (CE, 20 septembre 2019, n° 428750).
Pour le contribuable retardataire, la différence peut se révéler importante dans la mesure où les acomptes représentent, hors la TVA déductible sur immobilisations, 95 % de la TVA payée l'année précédente. En l'espèce, l'Administration demandait au contribuable le paiement d'une majoration de 40 % sur une base de 7 082 €, ce dernier soutenant au contraire qu'il fallait retenir une base moindre de 503 €, déduction faite des acomptes de 6 579 € versés.
Le tribunal administratif de Lyon, la Cour administrative d'appel de Lyon, et pour finir le Conseil d'Etat dans l'arrêt du 20 septembre 2019 donnent raison au contribuable : la majoration de l'article 1728 du CGI s'applique au montant des droits mis à la charge du contribuable ou résultant de la déclaration ou de l'acte déposé tardivement, lequel correspond au montant total des droits dus au titre de la période en cause, diminué le cas échéant du montant des acomptes versés au titre de cette même période.
Les droits d'ores et déjà acquittés par le contribuable au titre de la période d'imposition sous forme d'acomptes doivent donc bien être déduits de la base de la sanction.
L'Administration, qui indique ne pas déduire de la base de cette majoration les acomptes versés (BOI-CF-INF-10-20-10, n° 20), sera probablement amenée à modifier sa doctrine administrative pour tenir compte de cette jurisprudence.
Par analogie la même solution est applicable aux acomptes semestriels en vigueur depuis 2015.
Versement des acomptes
En revanche, les majorations prévues par l'article 1728 du CGI ne sont pas applicables aux documents qui accompagnent un versement des acomptes. Le défaut ou retard de versement d’acomptes est passible de la majoration de 5 % prévue à l'article 1731 du CGI.
Amende fiscale de 150 €Si la déclaration ne donne pas lieu à paiement de taxe (déclaration à néant ou situation créditrice), l'infraction est sanctionnée par une amende fiscale de 150 € (CGI art. 1729 B. - BOI-CF-INF-10-40-10, n° 20). Cette amende n'est toutefois pas appliquée en cas de première infraction commise (au cours de l'année civile en cours et des trois années précédentes) lorsque la déclaration est déposée spontanément ou dans les 30 jours d'une demande de l'Administration.